Si les matières premières & le BCOM s’envole

C’est TOUTE l’économie qui tousse – voici pourquoi

Quand l’indice Bloomberg Commodity (BCOM) s’envole, ce n’est pas juste un joli graphique qui monte. C’est souvent le signal que la facture globale de l’économie est en train de grimper.

Fin novembre 2025, le Bloomberg Commodity Index vient de casser une zone de résistance importante.
Je ne sais pas si cela va se transformer en véritable envolée… mais c’est un signal que je ne veux pas négliger pour me préparer.

Derrière ce joli vert sur le chart, il y a potentiellement une mauvaise nouvelle :

le coût de tout : énergie, nourriture, métaux est en train de repartir à la hausse et, cette fois, les banques centrales ont beaucoup moins de munitions qu’en 2020–2021 pour amortir le choc.

Je ne vais pas te dire “achète ceci / vends cela”. Je vais simplement partager ma lecture d’investisseur autodidacte :

Qu’est-ce que ça signifie pour l’économie quand le BCOM flambe, et comment moi j’essaie de me préparer mentalement à ce type de scénario ?

Rayon de supermarché avec prix en hausse et panneau “Bloomberg Commodity Index” en flammes, symbole de la flambée des matières premières et de l’inflation.

Quand le BCOM s’embrase, ce n’est pas que le graphique qui chauffe… c’est aussi le ticket de caisse.

 


1. BCOM, en vrai, ça mesure quoi ?

Le Bloomberg Commodity Index (BCOM), ce n’est pas un ETF exotique : c’est un thermomètre global des matières premières.

  • Il agrège des contrats futures sur 24 commodities : énergie, agriculture, métaux industriels, métaux précieux, bétail, softs… Bloomberg+1
  • Les poids sont pensés pour refléter l’importance économique des matières premières (production + liquidité). Wikipédia+1
  • Fin 2025, la répartition tourne autour de :≈27 % énergie, 28 % agriculture, 15 % métaux industriels, 25 % métaux précieux, 5 % bétail. assets.bbhub.io

Autrement dit :

👉 Quand BCOM monte fort, je ne me dis pas “tiens, le pétrole est chaud” ; je me dis que le coût des intrants du système économique dans son ensemble est en train d’augmenter.

À l’heure où j’écris l’article, début décembre 2025, Bloomberg note que BCOM est de nouveau en hausse, tiré par les métaux précieux et un regain de force sur les métaux industriels. Là encore, pour moi, ce n’est jamais anodin pour l’économie réelle.


2. Quand BCOM s’envole, que se passe-t-il dans l’économie réelle ?

On peut résumer en trois étages : inflation → marges des entreprises → croissance & emploi.

a) Étape 1 : l’inflation repart (surtout sur énergie & nourriture)

  • Hausse du BCOM = hausse du prix de l’énergie (carburant, gaz, électricité) + de la nourriture (céréales, huiles, viande…).
  • Les études montrent que des chocs de prix sur l’énergie et les matières premières alimentent fortement l’inflation globale, surtout sur l’alimentaire et le transport. BIS+1
  • Dans les dernières années, la hausse des matières premières a été un moteur clé de l’inflation post-Covid, combinée aux problèmes de chaînes d’approvisionnement. ScienceDirect+1

Effet concret pour nous :

  • Facture de carburant qui grimpe
  • Caddie plus cher
  • Factures d’énergie qui remontent
  • Billets d’avion, transports, logistique plus coûteux

C’est une taxe invisible qui pèse davantage sur les ménages les plus fragiles, surtout via la nourriture : plusieurs institutions alertent déjà sur le lien entre prix alimentaires élevés, insécurité alimentaire et tensions sociales.


b) Étape 2 : les marges des entreprises se tendent… ou explosent

Pour les entreprises, un BCOM qui run, c’est :

  • Coûts de production plus élevés (énergie, intrants agricoles, métaux, transport).
  • Deux options :
    1. Elles ont du pricing power → elles répercutent sur le client → l’inflation s’installe.
    2. Elles n’en ont pas → leurs marges se compressent → baisse des bénéfices, réduction d’investissement, licenciements potentiels.

Des études récentes montrent que, dans certains pays, une partie importante de l’inflation récente a été liée non seulement aux coûts importés, mais aussi à une hausse des marges bénéficiaires dans des secteurs concentrés (entreprises avec fort pouvoir de marché). Conséquence :

  • Les gros groupes mondiaux avec marques fortes et pricing power s’en sortent souvent mieux que les petites boîtes. barrons.com
  • Les PME industrielles, transports, boîtes très énergivores souffrent davantage.

c) Étape 3 : croissance en berne, tensions sociales en hausse

La Banque des règlements internationaux (BIS) résume bien le tableau :

  • La hausse des prix des matières premières alimente l’inflation
  • Elle pèse sur la croissance des pays importateurs
  • Elle profite un peu aux pays exportateurs, mais le bilan global est négatif pour la croissance mondiale BIS

Ajoute à ça :

  • Des banques centrales coincées : si l’inflation repart, elles ont moins de marge pour baisser les taux.
  • Des États tentés par des boucliers tarifaires, subventions, aides ponctuelles… donc plus de déficit.

En clair : 👉 un BCOM en mode “fusée” n’est pas juste une opportunité sur les marchés, c’est aussi un risque macro pour la stabilité économique et sociale.


3. Ce que ça implique pour nous.

Je pars d’un constat simple : Tu peux très bien ne jamais acheter un ETF matières premières… et être directement impacté par un run sur BCOM.

Ensuite, je passe en revue trois angles : perso, pro, portefeuille.

a) Côté perso : ton budget & ta sécurité financière

Quand les matières premières s’envolent, la question n°1, ce n’est pas “quel ETF acheter ?” C’est plutôt :

  • Ton budget est-il capable d’encaisser :
    • +20 / +30 % sur la nourriture ?
    • des factures d’énergie plus élevées ?
    • des coûts de transport en hausse (voiture, vacances, livraisons…) ?
  • As-tu :
    • un matelas de sécurité ou tu es déjà à flux tendu ?
    • des crédits à taux variable sensibles à une nouvelle hausse des taux ?
    • une dépendance forte à un secteur très exposé (transport, industrie lourde, construction…) ?

Un BCOM qui flambe, c’est un feu orange clignotant sur :

“Est-ce que ma vie perso repose sur un équilibre trop fragile vis-à-vis des prix de l’énergie et de la nourriture ?”

b) Côté pro : ton métier, ton business

Si tu es salarié ou indépendant, demande-toi :

  • Mon secteur est-il gagnant ou perdant d’un choc matières premières ?
    • Gagnants : énergie, mines, certaines boîtes agricoles, logistique spécialisée.
    • Perdants : transport aérien, routier, industrie à forte consommation d’énergie, retail low-cost sans pricing power, etc.
  • Mon entreprise :
    • a-t-elle la capacité d’augmenter ses prix ?
    • ou est-elle prise en étau entre fournisseurs et clients ?

Un BCOM en run peut être le signe que ton secteur va vivre une phase de tension, soit via des coûts, soit via des ajustements (restructurations, hausses de prix, baisse de demande).


c) Côté portefeuille : où sont les vrais risques cachés ?

Même sans ETF BCOM, tu peux déjà être très exposé à un choc commodities.

  • Portefeuille très chargé en obligations long terme :→ vulnérable si l’inflation repart et que les taux restent élevés ou remontent.
  • Portefeuille 100 % actions growth / tech non rentables :→ sensible à la fois aux taux et à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs.
  • Portefeuille très “local” dans un pays importateur net de matières premières :→ la croissance domestique peut souffrir plus qu’ailleurs.

À l’inverse :

  • Certaines actions liées à l’énergie, aux métaux, à l’agriculture peuvent profiter du contexte,
  • mais avec une volatilité parfois encore plus violente que l’indice lui-même.

Les études montrent que les indices comme BCOM ont très bien performé pendant la phase d’inflation 2020–2022 (jusqu’à +97 % pour BCOM sur la période mai 2020–mars 2022), alors que les portefeuilles 60/40 classiques souffraient. transtrend.com+1 Mais à long terme, beaucoup de commodities ne battent même pas l’inflation ; seules certaines, comme l’or, jouent un rôle plus durable de couverture. purposeinvest.com 👉 Moralité :

  • Sur un run de BCOM, les matières premières peuvent être une protection à court/moyen terme.
  • Sur 10–20 ans, le risque est de les surpondérer au mauvais moment en croyant à un “supercycle éternel”.

4. Si BCOM part en run : 5 points de vigilance à garder en tête

Plutôt que de chercher “le produit parfait”, je regarderais d’abord ces 5 points :

1️⃣ Connais-tu ta sensibilité personnelle à l’inflation énergie/nourriture ?

  • Part de ton budget consacrée au logement, transport, alimentation.
  • Présence de taux variables, découverts, crédits conso.

Plus cette sensibilité est élevée, plus un BCOM en run doit te pousser à renforcer tes bases (trésorerie, réduction de dépenses contraintes, etc.).


2️⃣ Ton portefeuille repose-t-il uniquement sur le monde “post-2008” ?

Pendant plus d’une décennie, on a vécu dans un monde :

  • de taux bas,
  • de QE massif,
  • d’inflation contenue,
  • où les portefeuilles actions/obligations “classiques” ont eu la belle vie.

Un run de BCOM est souvent le signe que ce régime est en train de changer (ou de se durcir à nouveau). Question honnête à te poser :

“Mon allocation est-elle pensée pour différents régimes économiques, ou seulement pour un monde où tout va bien ?”

3️⃣ As-tu déjà une exposition indirecte aux matières premières ?

Même sans ETF :

  • Via des actions énergie / minières / agricoles
  • Via des pays exportateurs de matières premières
  • Via l’or si tu en détiens déjà

Avant d’ajouter du “BCOM” pour te rassurer, il est utile de faire le point sur ce que tu as déjà.


4️⃣ Attention au combo toxique : FOMO + levier + produits complexes

Quand les matières premières partent en supercycle, les récits deviennent séduisants :

  • “Nouvelle ère”
  • “On va manquer de tout”
  • “Seuls ceux qui ont des commodities survivront”

En parallèle, tu vois fleurir :

  • produits à levier,
  • ETF très concentrés,
  • stratégies exotiques sur futures, roll yield, etc.

Le vrai danger, ce n’est pas BCOM en lui-même. C’est le mélange : émotions + levier + produits mal compris.


5️⃣ As-tu un plan si le cycle se retourne ?

Un run sur BCOM ne dure jamais éternellement.

  • Les prix élevés détruisent de la demande,
  • déclenchent des investissements de capacité,
  • et finissent par provoquer un retournement (parfois brutal).

La question clé :

“Si les matières premières corrigent de –30 % après la phase d’euphorie, qu’est-ce que je fais ?”

Sans réponse claire à cette question, mieux vaut considérer un run sur BCOM comme un signal macro à observer, plutôt qu’un prétexte pour s’exposer en panique.


5. En résumé : BCOM comme baromètre, pas comme oracle

Pour moi, quand BCOM s’envole :

  • C’est d’abord un thermomètre de tension : pouvoir d’achat, marges, inflation, stabilité sociale.
  • C’est un stress test en temps réel de ta vie perso, de ton job et de ton portefeuille.
  • C’est éventuellement une opportunité tactique, mais seulement pour ceux qui ont :
    • une stratégie claire,
    • une gestion du risque,
    • et un horizon compatible avec la volatilité des matières premières.

Je ne peux pas te dire quoi faire mais je peux t’inviter à te poser une question simple :

Quel premier pas envisages-tu si tu vois BCOM partir en run ? Faire le point sur ton budget ? Vérifier la robustesse de ton portefeuille à un scénario d’inflation prolongée ? Ou simplement prendre le temps de mieux comprendre ce que tu as déjà avant d’ajouter de la complexité ?  

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